Pancréas

Le but de cette page est de vous permettre d’avoir les informations concernant votre intervention. Votre cas personnel peut ne pas y être parfaitement représenté. N’hésitez pas à interroger votre praticien pour toute information complémentaire. Ces informations complètent et ne se substituent pas à l’information spécifique qui vous a été délivrée par celui-ci. Cette fiche n’est pas exhaustive en ce qui concerne les risques exceptionnels.

Définition & pathologies du Pancréas

Généralités

PancréasLe pancréas est une glande annexée au système digestif, situé profondément en arrière de l’estomac, dans la partie centrale de l’abdomen. Il possède plusieurs parties : une partie droite (la tête), une partie centrale (l’isthme), et une partie gauche (la queue).

Son rôle est double : d’une part, la sécrétion de liquide pancréatique nécessaire à la digestion, qui va se déverser dans l’intestin. D'autre part, il sécrète des hormones pour la régulation du métabolisme, notamment l’insuline, pour la régulation de la glycémie (taux de sucre dans le sang).

Plusieurs maladies peuvent affecter le pancréas : Inflammation (pancréatite), cancer (adénocarcinome, tumeurs endocrine…), tumeurs bénignes (kystes, TIPMP...). Le pancréas peut aussi être affecté par la maladie lithiasique biliaire (calculs biliaires) du fait de sa proximité avec la vésicule biliaire.

Certaines maladies du pancréas peuvent nécessiter une intervention chirurgicale.

Le cancer du pancréas

Le cancer du pancréas est une maladie se développant à partir des cellules pancréatiques. Le plus fréquent est appelé « adénocarcinome », mais d’autres peuvent exister plus rarement, notamment les tumeurs endocrines pancréatiques. Le cancer du pancréas se développe au niveau d’une partie du pancréas pour grossir et se propager.
En l’absence de traitement, la tumeur va augmenter de taille et proliférer, pouvant provoquer plusieurs situations :

  • au niveau local : une jaunisse (ictère) ou une occlusion intestinale
  • au niveau de l’organisme en général : les cellules cancéreuses prolifèrent puis peuvent disséminer et aller se localiser dans d’autres organes : ganglions lymphatiques, foie, poumon, péritoine…Ces localisations secondaires sont appelées métastases.

Le dépistage

Pour une personne sans antécédent familial il n’y a pas de dépistage organisé. Dans certains cas de cancer familiaux, un dépistage par IRM et echo-endoscopie est réalisé.

Les facteurs de risques qui augmentent le risque de survenue d’un cancer du pancréas sont :

  • Le tabac,
  • le surpoids et l’obésité,
  • antécédents familiaux de cancer pancréatique,
  • la pancréatite chronique.

Les symptômes pouvant évoquer un cancer du pancréas sont :

  • Une jaunisse d’apparition progressive,
  • des douleurs abdominales,
  • une masse abdominale,
  • un amaigrissement et une altération de l’état général,
  • Etc...

En cas de suspicion de cancer du pancréas, plusieurs examens peuvent être réalisés selon le contexte :

  • Une prise de sang,
  • un scanner,
  • une IRM,
  • une Echo-Endoscopie avec ponction et biopsie de la tumeur
  • un Pet-Scan.

Une fois le diagnostic établi, plusieurs stratégies de traitement peuvent être proposées selon le stade de la maladie :

  • Une intervention chirurgicale d’emblée (DPC, SPG...),
  • une chimiothérapie avant chirurgie,
  • une chimiothérapie seule,
  • une radiothérapie +/- associée à une chimiothérapie,
  • un drainage biliaire (endoprothèse) par voie endoscopique ou radiologique en cas d’ictère (jaunisse).

Le cancer du pancréas est traité par coordination entre plusieurs spécialistes :
Chirurgien, gastro-entérologues, oncologues...

La stratégie de traitement est élaborée au cas par cas, peut évoluer dan le temps, et est toujours validée en réunion spécifique de cancérologie digestive (RCP) où plusieurs spécialistes étudient en détail le dossier de chaque patient.

Autres pathologies

Autres tumeurs du pancréas

Il existe des tumeurs béniognes du pancréas. Certaines doivent être surveillées ou opérées du fait d’un risque de dégéneresecnce en cancer. Il existe :

Selon différents critères, ces tumeurs doivent être opérées ou surveillées. les cystadénomes séreux et  mucineux (peut dégénérer) les TIPMP les tumeurs endocrines Tumeurs de Frantz Etc...

Pancréatite aiguë

Une pancréatite aiguë est une inflammation aiguë du pancréas, qui se manifeste par des douleurs abdominales et des modification du taux de lipase dans le sang, une dûe à une « autodigestion » du pancréas.

Les deux causes principales sont l’alcool ou les calculs biliaires. D'autres peuvent exister plus rarement dans 10% des cas (médicaments, cancer, infection...).

Le diagnostic est réalisé par prise de sang et le scanner permet d’ évaluer la gravité de la pancréatite.

Le traitement de toute pancréatite aigue nécessite une hospitalisation car il s’agit d’une maladie potentiellement grave. Le patient va être mis à jeun, hydraté par perfusion.
En cas de complication, d’autres traitements peuvent être instaurées : ponction, chirurgie, antibiotiques...
En cas de pancréatite aigue bénigne d’origine biliaire, l’ablation de la vésicule peut être réalisée pendant la même hospitalisation. Si il s’agit d’une pancréatite biliaire grave, l’ablation de la vésicule doit être réalisée quelques semaine ou mois après la crise.

Il s’agit d’une inflammation chronique du pancréas, avec formation de petites pierres (calcifications) dans l’organe qui vont obstruer les canaux du pancréas.
Cette maladie peut provoquer : des douleurs abdominales, un amaigrissement, un diabète, une diarrhée, des troubles de la digestion...
Le diagnostic est réalisé par scanner , IRM ou écho-endoscopie.
Les causes sont : l’alcool, maladie auto-immune, hypercalcémie...

Il s’agit d’une pathologie prise en charge par les gastro-entérologues principalement. Dans certains cas évolués, une intervention chirurgicale peut être réalisée pour vider le pancréas de ses calcifications.

Les différentes opérations

Les interventions sur le pancréas sont appelées PANCREATECTOMIES. Leur but est de retirer la tumeur ou le kyste pancréatique devant être opéré tout en préservant la partie saine de l’organe.

La DPC (Duodeno-Pancréatectomie Cephalique)

Il s’agit d’une intervention qui consiste à retirer :

  • La tête du pancréas (partie droite du pancréas),
  • une partie de l’estomac,
  • la vésicule biliaire et une partie du canal cholédoque,
  • le duodénum (première portion de l’intestin grêle),
  • la veine porte dans certains cas

Une fois retiré, la reconstruction nécessite de réaliser plusieurs sutures sur le canal biliaire, le pancréas, l’intestin, l’estomac.

Caractéristiques de l’intervention :

  • Chirurgie ouverte par une grande cicatrice,
  • anesthésie générale,
  • durée : environ 3 à 5 heures.

Caractéristiques de la période postopératoire :

  • Durée de soins intensifs : 1 semaine environ (scanner de contrôle au 7ème jour postopératoire),
  • durée de jeun postopératoire : 7 jours en moyenne,
  • complications : 40 % environ,
  • risque de décès : 5% environ.

La SPG (Splénopancréatectomie gauche)

Il s’agit d’une intervention qui consiste à retirer :

  • La queue du pancréas (partie gauche du pancréas),
  • la rate.

Caractéristiques de l’intervention :

  • Chirurgie ouverte ou par coelioscopie (moins de douleurs, récupération plus rapide),
  • anesthésie générale,
  • durée : environ 1 à 3 heures,
  • nécessité de réaliser des vaccins préopératoires du fait de l’ablation de la rate.

Caractéristiques de la période postopératoire :

  • Durée de soins intensifs : 3 jours environ (scanner de contrôle au 7ème jour postopératoire),
  • durée d’hospitalisation : 10 jours environ,
  • durée de jeun postopératoire : 3 jours en moyenne,
  • complications : 30 % environ,
  • risque de décès : 4 %.

Les autres interventions

Elles sont pus rarement réalisées : pancréatectomie centrale,  énucléation, pancréatectomie totale , Intervention de Frey etc...

Parcours patient

Intervention chirurgicale

L’intervention dure plusieurs heures. Plusieurs cathéters seront installés : Une sonde urinaire, sonde gastrique, cathéter veineux central, cathéter cicatriciel, artériel… Chaque cathéter sera géré indépendamment, au cas par cas, tous les jours. Une fois retiré, le pancréas malade est envoyé en analyse histologique (analyse au microscope) qui prend environ 2 semaines.

Période postopératoire

Après quelques heures en salle de réveil, le patient est transféré dans sa chambre. Le patient restera à jeun quelques jours après l’opération, pourlaisser au repos le pancréas. Une pancréatectomie nécessite une unité de surveillance continue pendant plusieurs jours postopératoires.
Boissons et alimentation sont reprises progressivement, tout comme le lever et la marche.

Lors des premiers jours postopératoires, le patient peut ressentir une gêne ou douleur au niveau de la zone opérée, ce qui est normal, et l’ensemble de l’équipe médicale et paramédicale est à l’écoute pour la gestion optimale de la douleur postopératoire. Le patient sera suivi plusieurs fois par jour par le chirurgien, l’anesthésiste et l’équipe d’infirmières et d’aides-soignantes.
Un scanner de contrôle est réalisé au septième jour postopératoire, avant d’envisager le retrait des drains.

Retour à domicile et consignes postopératoires

Le patient est autorisé à quitter le service d’hospitalisation au bout de quelques jours après validation par le chirurgien.
En quittant le service, l’infirmière transmettra au patient :

  • Les papiers administratifs de sortie,
  • le compte-rendu d’hospitalisation et le compte-rendu opératoire,
  • l’ordonnance de médicaments et soins infirmiers,
  • un arrêt de travail,
  • un bon de transport si nécessaire,
  • un rendez-vous de consultation postopératoire et les consignes à suivre.

Consultation postopératoire

La consultation postopératoire permet de s’assurer de l’absence d’anomalie suite à l’opération et vérifier la bonne cicatrisation des plaies. L’analyse microscopique du pancréas sera aussi communiquée au patient. Elle est réalisée environ 2 semaines après l’intervention. Au moindre problème postopératoire, il est nécessaire de consulter plus tôt le chirurgien (ou le service des urgences).

Suites opératoires

Elles peuvent se compliquer dans 40% des cas. Les pancréatectomies sont des interventions majeures.

La cicatrice

En cas de coelioscopie, un fil résorbable passant sous la peau (non visible) est utilisé. En cas d’abord classique, la cicatrice mesure 20 cm environ. La plaie est habituellement fermée avec des agrafes.

Activités sportives, port de charges lourdes

Pendant la convalescence (jusqu’à 4 à 6 semaines), les activités quotidiennes sont autorisées (marcher, faire ses courses, conduire une voiture, rouler à vélo). Une activité sportive soutenue pourra être reprise environ 2 mois après l’intervention, de manière progressive.

Alimentation et transit intestinal

Après l’opération, l’alimentation est habituellement normale, sans restriction particulière. Le médecin prescrira souvent des compléments alimentaires car cette intervention entraine un amaigrissement parfois important. Il peut exister des troubles alimentaires, notamment après DPC. Ces difficultés peuvent durer plusieurs semaines. Un traitement spécifique est nécessaire.

Risques et complications potentielles

Les risques sont de 40% environ, et dépendent de plusieurs facteurs: la maladie, et le patient (traitement par aspirine, anticoagulants, corticoïdes, obésité). Certains risques sont communs à tout acte chirurgical abdominal: hémorragie ou infection, plaie d’un viscère (vessie, intestin, vaisseaux), conversion de la cœlioscopie en chirurgie classique ouverte.
Les complications les plus fréquentes sont :

  • hémorragies ; parfois graves, elle peuvent nécessiter une réopération, une transfusion...
  • fistules pancréatiques : il s’agit d’un écoulement de liquide pancréatique dans la cavité abdominale, en dehors de la suture. Le risque est l’apparition d’un abcès ou d’une hémorragie,
  • fistules biliaires ou digestive : écoulement de bile ou de liquide digestif à travers les sutures réalisées. Elles nécessitent un drainage ou une réintervention,
  • diabète : peut apparaître secondairement après la chirurgie. Il nécessite de l’insuline en injection,
  • phlébite, embolie, infection.
Liens utiles

> Fiche d’information de la SFCD
> Institut National du Cancer