Foie

Le but de cette page est de vous permettre d’avoir les informations concernant votre intervention. Votre cas personnel peut ne pas y être parfaitement représenté. N’hésitez pas à interroger votre praticien pour toute information complémentaire. Ces informations complètent et ne se substituent pas à l’information spécifique qui vous a été délivrée par celui-ci. Cette fiche n’est pas exhaustive en ce qui concerne les risques exceptionnels.

Définition du foie

Le foie est un organe annexé au système digestif. Il s’agit d’une volumineuse glande située dans la partie droite de l’abdomen, sous les cotes.
Ses rôles sont multiples :

  • Sécrétion de la bile, allant se déverser dans l’intestin pour la digestion,
  • absorption et « filtration » de tout ce qui est absorbé par l’organisme (aliments, médicaments etc.),
  • stockage énergétique,
  • fabrication de protéines.

C’est un organe vital. Il ne peut pas être enlevé en totalité (sauf en cas de greffe), mais il s’agit également du seul organe pouvant se régénérer (partiellement).

De nombreuses maladies du foie existent et ne seront pas détaillées ici. On peut citer seulement la cirrhose (maladie chronique des fonctions du foie pouvant être dues à plusieurs causes notamment l’obésité, l’alcool, certains virus). La cirrhose correspond à une transformation fibreuse du foie, qui ne peut plus remplir toutes ses fonctions. A un stade avancé, elle peut se compliquer de cancer, dysfonctionnement rénal, pulmonaire et cardiaque.

Certaines maladies du foie peuvent nécessiter une intervention chirurgicale.

Les différentes maladie du foie pouvant nécessiter une intervention chirurgicale :

Cancer primitif du foie

Le plus fréquent est appelé « carcinome hépato-cellulaire ». Il survient le plus souvent dans un contexte de cirrhose. Son traitement peut être chirurgical dans certains cas (résection du foie, ou transplantation).
D’autres cancers hépatiques sont plus rares : cholangiocarcinomes, sarcomes...

Cancer secondaire du foie

Il s’agit là des métastases hépatiques, qui correspondent à des localisations secondaires d’un cancer initialement développé aux dépens d’un autre organe. Par exemple, un cancer du colon peut évoluer en se propageant dans le foie. Dans ce cas, une intervention chirurgicale est nécessaire pour traiter ces métastases.
La prise en charge des métastases hépatiques est complexe. Elle est habituellement réservée au cancer d’origine colorectale, ou quelques autres cancer dans des cas très spécifiques. Elle est encadrée habituellement par une chimiothérapie.
En cas de métastases non opérables, d’autres traitement peuvent être mis en place (chimiothérapie, radiofréquence...).

Tumeurs bénignes du foie

L’intervention chirurgicales pour certaines tumeurs bénignes du foie peut être nécessaire, notamment en cas de risque de transformation cancéreuse ou de risque de complication (rupture, hémorragie) : Il s’agit essentiellement des adénomes hépatiques.

Infections

Certaines infection parasitaires nécessitent une intervention chirurgicale (kyste hydatique du foie).

Le diagnostic et le bilan préopératoire

Les examens à réaliser avant une chirurgie hépatiques sont au minimum :

  • Un scanner abdominal,
  • une IRM du foie<,
  • un bilan biologique (prise de sang),
  • un bilan cardiaque (échographie, ECG).

Dans certains cas d’autres examens pourront être demandés : PET-scan, echo-endoscopie, scintigraphie, coelioscopie exploratrice, exploration respiratoire, etc.

Une fois le bilan complet, la stratégie de traitement est décidé. En cas de décision de chirurgie, le patient est alors adressé auprès du chirurgien pour réalisation d’une résection du foie, appelée « hépatectomie ».

Les différentes opérations

Plusieurs types d’hépatectomies existent. Dans certains cas, selon la localisation du cancer, d’autres organes peuvent être enlevés également (vésicule biliaire, glande surrénale droite, veine cave...).
Le foie étant un organe vital, il n’est pas possible de l’enlever en totalité, sauf dans le cas d’une transplantation hépatique (greffe de foie).

Les principales interventions sont :

  • Segmentectomie(s) (exérèse d’un ou plusieurs segments du foie),
  • hépatectomie droite, gauche ou centrale,
  • Wedge résection : seul une petite partie du foie est retirée, emportant seulement la tumeur.

Dans certains cas (notamment le traitement des métastases du foie provenant d’un cancer colorectal), une stratégie d’hépatectomie en 2 temps peut être réalisée : on va traiter un premier coté (gauche le plus souvent) puis attendre quelques semaines une régénération du foie avant d’opérer la partie droite du foie (après une technique appelée « embolisation portale »).

L’intervention est toujours réalisée sous anesthésie générale. La chirurgie du foie est réalisée soit par chirurgie ouverte, soit par coelioscopie (chirurgie mini-invasive à l’aide de caméra). L’avantage de cette technique mini-invasive est la diminution des douleurs, le retour plus rapide aux activités quotidiennes et est équivalente que la voie ouverte sur le traitement du cancer.

Une hépatectomie dure plusieurs heures.

Le parcours de soins

Consultation

Le patient est adressé au chirurgien par son médecin traitant, gastro-entérologue ou cancérologue. Il est important d’amener en consultation l’ensemble des courriers et des examens réalisés, mêmes anciens.
Au terme de la consultation, le chirurgien explique au patient sa pathologie, et les différentes possibilités de traitement. L’ensemble de la stratégie de prise en charge est expliqué en détail : le principe, les risques et complications potentielles d’une intervention sont expliqués également.
Le chirurgien remet au patient les examens préopératoires éventuels à réaliser : prise de sang, consultation anesthésique, consultation cardiologique, échographie, scanner, IRM...

Avant l'intervention

Afin de préparer au mieux l’intervention et diminuer le risque de complication postopératoire, une préparation doit être réalisée :

  • Evaluation nutritionnelle et prescription de compléments nutritionnels,
  • kinésithérapie respiratoire,
  • arrêt du tabac et de l’alcool,
  • consultation avec une infirmière spécialisée en réhabilitation précoce (RRAC).

Hospitalisation

L’intervention est réalisée en hospitalisation conventionnelle. Durant les premiers jours postopératoires, le patient est dans un service de soins intensifs. Au total, la durée d’hospitalisation varie entre 7 et 15 jours selon le type d’opération réalisée.

Il est impératif d’avoir apporté l’ensemble du dossier médical pour l’intervention, ainsi que la fiche de consentement à l’intervention signée.
Lors de l’admission à la clinique, le patient est installé, puis préparé pour le bloc opératoire où il sera accueilli par les équipes d’anesthésie et de chirurgie.

Intervention chirurgicale

L’intervention dure quelques heures. Plusieurs cathéters seront installés pendant l’intervention : péridurale thoracique, sonde vésicale, drain abdominal. Ces cathéters seront retirés progressivement dans la période postopératoire.
Une fois retiré, le foie est envoyé en analyse histologique (analyse au microscope). La plaie opératoire est refermée à l’aide d’agrafes. (La cicatrice est général sous les cotes).

Période postopératoire

Après quelques heures en salle de réveil, le patient est transféré dans sa chambre. Le lever et la marche sont reprises progressivement dès le lendemain de l’intervention. Sonde urinaire et perfusion sont enlevés rapidement. Un scanner de contrôle sera réalisé dans les premiers jours postopératoires.
Une surveillance quotidienne des paramètres du foie (transaminases, coagulation, ect.) est réalisée. L’ensemble de l’équipe médicale et paramédicale est à l’écoute pour la gestion optimale de la période postopératoire. Le patient sera suivi plusieurs fois par jour par le chirurgien, l’anesthésiste, une diététicienne, un kinésithérapeute et l’équipe d’infirmières et d’aides-soignantes.

Retour à domicile e tconsignes postopératoires

Le patient est autorisé à quitter le service d’hospitalisation après validation par le chirurgien.
En quittant le service, l’infirmière transmettra au patient :

  • Les papiers administratifs de sortie,
  • le compte-rendu d’hospitalisation et le compte-rendu opératoire,
  • l’ordonnance de médicaments et soins infirmiers,
  • un arrêt de travail, d’une durée de 3 à 4 semaines,
  • un bon de transport si nécessaire,
  • un rendez-vous de consultation postopératoire et les consignes à suivre.

Consultation postopératoire

La consultation postopératoire permet de s’assurer de l’absence d’anomalie suite à l’intervention et vérifier la bonne cicatrisation. L’analyse microscopique du foie sera aussi communiquée au patient. Elle est réalisée environ 2 semaines après l’intervention. En cas de tumeur cancéreuse, le dossier sera discuté en RCP de cancérologie pour décider des suites à donner (chimiothérapie, surveillance, etc...).

Risques et complications potentielles

Une hépatectomie est une intervention majeure. Des complications peuvent survenir dans environ 25% des cas. Ils dépendent de plusieurs facteurs: la maladie, et le patient (traitement par aspirine, anticoagulants, corticoïdes, obésité, tabac, alcool, dénutrition).

Après l’intervention, des complications précoces peuvent survenir :

  • Fistule biliaire: défaut de cicatrisation d’un canal biliaire suturé. Cela provoque une poche de bile à coté du foie, qui doit être évacuée par un drain,
  • infection,
  • hémorragie,
  • phlébite, embolie pulmonaire ; formation d’un caillot sanguin dans les veines ou les poumons même malgré l’utilisation de précautions (bas de contention, injection d’héparine),
  • troubles de la coagulation,
  • insuffisance hépatique si le foie restant est trop petit pour assurer ses fonctions.

L’ensemble de l ‘équipe de centre de chirurgie viscérale Drôme-Ardèche est votre disposition pour tout information complémentaire.