Appendicite

Le but de cette page est de vous permettre d’avoir les informations concernant votre intervention. Votre cas personnel peut ne pas y être parfaitement représenté. N’hésitez pas à interroger votre praticien pour toute information complémentaire. Ces informations complètent et ne se substituent pas à l’information spécifique qui vous a été délivrée par celui-ci. Cette fiche n’est pas exhaustive en ce qui concerne les risques exceptionnels.

Définition et pathologies de l'appendice

Généralités

Appendicite aigüeL’appendice est un organe annexé au tube digestif, appendu au caecum au niveau de la partie droite du colon. Il est situé au niveau d’un carrefour digestif (jonction entre l’appendice, l’intestin grêle et le colon. Il mesure entre 3 et 8 cm en moyenne. Son rôle est immunitaire. Ce n’est pas un organe vital. Il peut être le siège d’une inflammation appelée appendicite aigue, pathologie la plus fréquente de cet organe.

L’appendicite aigue

C’est une maladie fréquente, surtout chez l’enfant ou l’adulte jeune, mais peut se révéler à tout âge. L’appendicite est caractérisée par l’inflammation et l’infection de l’appendice. Différents stades d’infection et de gravité peuvent exister :

  • Appendicite aigue simple « catarrhale »,
  • appendicite purulente, phlegmoneuse, gangréneuse...,
  • abcès de l’appendice (plastron),
  • péritonite appendiculaire.

Le risque d’une appendicite est le développement d’une péritonite généralisée, correspondant à une infection de toute la cavité abdominale, entrainant une septicémie (infection généralisée) qui reste rare.

Les autres pathologies de l'appendice

Dans certains cas très rares, une tumeur de l’appendice peut être diagnostiquée. Il peut s’agir de tumeurs bénignes ou de cancer. Dans ces cas, un bilan plus complet doit être réalisé (coloscopie, scanner…) et le traitement est différent.

Les symptômes possibles

Les symptômes habituels d’une appendicite sont des douleurs abdominales dans la région inférieure droite de l’abdomen (fosse iliaque droite), de la fièvre, frissons, troubles du transit. La palpation du ventre est douloureuse, avec une réaction de défense abdominale.

Le bilan de la maladie

Devant une suspicion d’appendicite, le médecin en charge du diagnostic (médecin traitant, urgentiste, chirurgien…) prescrira plusieurs examens :

  • Une prise de sang (bilan biologique) à la recherche de signes d’infection,
  • une échographie ou un scanner abdominal.

Une fois le diagnostic établi, une intervention chirurgicale doit être réalisée en urgence dans la plupart des cas. Le patient est alors adressé auprès du chirurgien pour réalisation d’une appendicectomie, intervention qui est réalisée le plus souvent par coelioscopie.
Dans certains cas rares, un traitement antibiotique voire un drainage radiologique peut être préférable.

Il est à noter que certaines appendicite aigue peuvent être traitées par des antibiotiques, sans intervention chirurgicale, mais cela n’est pas la règle car le risque de d’échec du traitement et/ou de récidive d’appendicite est élevé.

L'intervention chirurgicale

Appelée appendicectomie, l’intervention pour appendicite aigue est réalisée en urgence.
Du fait de l’infection, l’intervention est encadrée par un traitement antibiotique.
Une appendicectomie est toujours réalisée sous anesthésie générale. La chirurgie est réalisée dans la grande majorité des cas par coelioscopie (chirurgie mini-invasive à l’aide de caméra). L’avantage de cette technique mini-invasive est la diminution des douleurs, le retour plus rapide aux activités quotidiennes.

Une appendicectomie dure de 30 à 60 minutes en général. Elle consiste à réaliser l’ablation complète de l’appendice qui est ligaturé à sa base.

Le parcours de soins

Consultation en urgence

Le patient est adressé au chirurgien ou aux urgences par son médecin traitant. Il est important d’amener en consultation l’ensemble des courriers et des examens réalisés, mêmes anciens.
Au terme de la consultation et du bilan, le chirurgien explique au patient sa pathologie, et le traitement, les risques et complications potentielles de l’intervention. Le médecin anesthésiste procédera à une consultation préopératoire également.

Hospitalisation

L’appendicectomie est réalisée lors d’une hospitalisation conventionnelle, en général sur une courte durée d’hospitalisation, de 2 à 3 jours dans la plupart des cas.

Intervention chirurgicale

L’intervention dure environ 30 à 60 minutes, est réalisée sous coelioscopie. Un drainage abdominal peut être placé en cas de péritonite. Dans des cas exceptionnels, une chirurgie ouverte (laparotomie) peut-être nécessaire. La plaie opératoire est refermée à l’aide d’un fil résorbable ou d’agrafes.

Période postopératoire

Après quelques heures en salle de réveil, le patient est transféré dans sa chambre.
Boissons et alimentation sont reprises progressivement dès le jour de l’intervention, tout comme le lever et la marche.

Lors des premiers jours postopératoires, le patient peut ressentir une gêne ou douleur au niveau de la zone opérée, ce qui est normal. L’intervention est assez peu douloureuse, et l’ensemble de l’équipe médicale et paramédicale est à l’écoute pour la gestion optimale de la douleur postopératoire. Le patient sera suivi plusieurs fois par jour par le chirurgien, l’anesthésiste et l’équipe d’infirmières et d’aides-soignantes.

Retour à domicile et consignes postopératoires

Le patient est autorisé à quitter le service d’hospitalisation au bout de quelques jours après validation par le chirurgien.
En quittant le service, l’infirmière transmettra au patient :

  • Les papiers administratifs de sortie,
  • le compte-rendu d’hospitalisation et le compte-rendu opératoire,
  • l’ordonnance de médicaments et soins infirmiers,
  • un arrêt de travail,
  • un bon de transport si nécessaire,
  • un rendez-vous de consultation postopératoire et les consignes à suivre.

Consultation postopératoire

La consultation postopératoire permet de s’assurer de l’absence d’anomalie suite à l’opération et vérifier la bonne cicatrisation des plaies. L’analyse microscopique de l’appendice sera aussi communiquée au patient. Elle est réalisée environ 2 semaines après l’intervention. Au moindre problème postopératoire, il est nécessaire de consulter plus tôt le chirurgien (ou le service des urgences).

Suites postopératoires

Elles sont en général simples. Des complications peuvent cependant survenir dans environ 5 à 10% des cas.

La cicatrice
En cas de coelioscopie, un fil résorbable passant sous la peau (non visible) est utilisé.
La douche est autorisée dès le premier jour postopératoire, mais le bain est contre-indiqué jusqu’à la consultation avec le chirurgien, soit 2 semaines minimum. Une crème cicatrisante peut être prescrite par le chirurgien pour accélérer la cicatrisation en réalisant de petits massages doux à partir du 10ème jour postopératoire.
Dans de très rares cas, une cicatrice hypertrophique dite « chéloïde » peut survenir et nécessitera une prise en charge.

Activités sportives, port de charges lourdes
Pendant la convalescence (jusqu’à 2 à 3 semaines), les activités quotidiennes sont autorisées (marcher, faire ses courses, conduire une voiture, rouler à vélo).
Une activité sportive soutenue pourra être reprise environ 1 mois après l’intervention, de manière progressive. Le port de charges lourdes doit être évité pendant cette même période (1 mois).

Alimentation et transit intestinal
Après l’opération, l’alimentation est habituellement normale, sans restriction particulière. Elle est reprise le soir même de l’intervention chirurgicale. Une alimentation légère et digeste est conseillée, en évitant les aliments très gras et ceux très riches en fibres. En dehors de ces quelques conseils, tout aliment est autorisé.
Le transit intestinal est parfois perturbé temporairement après l’intervention. Au départ il existe un ralentissement du transit, puis le transit reprend spontanément progressivement.

Risques et complications potentielles

Les risques sont de 5 à 10% environ, et dépendent de plusieurs facteurs: la gravité de l’appendicite, et les risques intrinsèques du patient (traitement par aspirine, anticoagulants, corticoïdes, obésité). Certains risques sont communs à tout acte chirurgical abdominal: hémorragie ou infection, plaie d’un viscère (vessie, intestin, vaisseaux), conversion de la coelioscopie en chirurgie classique ouverte. D’autres risques sont plus spécifiques à l’appendicectomie :

  • Lâchage du moignon de l’appendice,
  • abcès résiduel.